Jouer en famille, sur scène, a toujours été une expérience particulière. Comme une continuation naturelle de l’apprentissage de la vie et de la musique, comme un retour aux sources et aux racines aussi.
J’ai naturellement eu envie de proposer un programme entouré de ma sœur Maryam, mon frère Bijan et mon frère de coeur Sylvain Barou. Situé dans la continuité de mes projets antérieurs (travail autour de la modalité indoorientale, formation acoustique mettant en valeur l’ornementation, la richesse des carrures rythmiques, aller-retour entre le festif et le méditatif, place pour l’improvisation dans un canevas précis…), j’ai choisi de le centrer autour de la voix de ma soeur Maryam Chemirani, dont la générosité, le timbre chaud et le charisme me touchent profondément et méritent à mon sens une exposition pleine et entière. Avec le merveilleux virtuose Sylvain Barou – dont on pourrait dire à son propos, comme Rumi le disait de la flûte ney en roseau,que « ce n’est pas de l’air qui sort de sa flûte, mais du feu ! » – et la délicate sensibilité de Bijan Chemirani sur le saz et sa précision stupéfiante sur les percussions, nous disposons d’un écrin de luxe, tantôt soyeux, tantôt vif, enjoué et lumineux. L’expérience de la rencontre de ces artistes au festival Métis vécue comme une évidence à cette occasion m’a convaincu de faire vivre et d’écrire pour ce projet.
Comme souvent aussi, le besoin d’ouvrir le monde de la modalité orientale s’impose comme une nécessité.